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Chapitre 4 – Transition

Cela fait sept jours maintenant que Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or et Vent de Printemps sur la Montagne Laurina ont malencontreusement échangé leurs corps. Pour ce qui est de leur lien, ils ont décidé de l’annoncer à leur cercle proche autant personnel que professionnel. Ils furent troublés de constater que cela n’ait étonné personne.Le premier jour, il amena la femme de son cœur chez elle. Ils explorèrent l’endroit ensemble et elle retrouva facilement ses marques. Même si elle n’avait aucun souvenir d’avoir vécu là, il lui paraissait évident que c’était elle qui avait aménagé la place. Si elle avait eu à redécorer là tout de suite dans ce nouveau corps, elle aurait tout fait à l’identique.

Vent de Printemps sur la Montagne Laurina, ou plutôt le Commandant en Chef Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or pour ce que pouvait en voir le reste de la base, organisa des sessions spéciales d’entrainement, officiellement à destination de son premier Lieutenant. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or voulait évaluer l’homme à qui elle était liée, avant de lui laisser prendre sa place auprès de ses soldats. Les deux premières matinées furent dédiées à des exercices d’agilité, juste entre eux deux. Les après-midis, ils discutèrent beaucoup, à propos des autres personnes de la base, ou de leur façon de voir le commandement. Après deux jours, Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or décida qu’il pouvait assumer son rôle et la remplacer. Elle lui demanda de lui commander de le suivre pour une session d’observation, ce qui voulait dire pour les autres que celui qu’ils voyaient comme étant Vent de Printemps sur la Montagne Laurina devait analyser ce que commander impliquait. Tout le monde savait que ce type d’exercice était un tremplin pour un meilleur grade. En fait, cela permettait à Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or d’observer comment Vent de Printemps sur la Montagne Laurina se débrouillait. Elle demanda au centre de recherche d’être particulièrement discret sur ce qui était réellement en train de se passer. Elle espérait que tous les autres n’y verraient que du feu.

Après sept jours dans un corps d’homme, elle commençait à être vraiment impatiente de retrouver le sien, et ce encore plus depuis qu’ils avaient fait l’amour. Ils n’avaient pas pu résister à l’attraction qui les taraudait jour après jour. Ils avaient ri beaucoup de leur maladresse à tenter de dompter un corps qu’ils ne connaissaient pas. Mais ils avaient maintenant une expérience que personne d’autre n’aurait : ils savaient exactement comment l’autre ressentait les choses.

En ce jour, le huitième, le corps de voyage est enfin prêt pour une nouvelle utilisation. Les chercheurs ont trouvé quelque chose et l’ont réparé. Maintenant, il faut qu’ils sachent si ça fonctionne.
C’est Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers qui est chargé d’organiser le retour simultané des deux amants dans leur corps respectif, après que Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or soit repassée par son corps de voyage et ait subi quelques tests.

– Vous vous sentez comment ? demande Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers, butant sur le dernier mot.
Il ressent la contrariété de Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or.
– Je n’ai toujours pas retrouvé la mémoire, répond-elle.
– Peut-être cela va-t-il prendre du temps pour que les connexion se reconstruisent ? suggère le scientifique.
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina, de retour dans son propre corps, regarde celui de sa compagne, toujours comme endormi.
– Attendons quelques centièmes, dit-il doucement. Tu retrouveras ton corps aujourd’hui d’une manière ou d’une autre.
– Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers, pensez-vous qu’aujourd’hui Cristal de Lune utilisera le corps dans lequel il était l’autre fois ?
– Pas à ma connaissance Commandant Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or.
– Soldat, que diriez-vous d’essayer un corps de voyage ?
– Celui-là ? Celui du commandant, Madame ?
– Y en aurait-il un autre ?
– Non, il n’y en a que deux…
– Il n’en reste donc qu’un…
– Tu veux que je pilote un corps de voyage ?
– Je veux que nous découvrions ensemble comment ça marche…
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina est partagé entre enthousiasme et appréhension. Et s’il échouait ?
– Je vais le chercher, dit Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
Lorsqu’il est de retour avec le corps dans ses grands bras, il l’allonge sur la banquette et donne une pilule à Vent de Printemps sur la Montagne Laurina.
– Vous savez comment ça marche…
– Pas vraiment, réplique Vent de Printemps sur la Montagne Laurina au scientifique.
– Je parlais de la pilule.
– Ah. Désolé.
Dès que Vent de Printemps sur la Montagne Laurina ouvre les yeux dans le corps de voyage homme, il dit :
– As tu la moindre idée de combien de temps ça à pris au Commandant Cristal de Lune pour faire fonctionner ce corps ?
– Non combien ?
– Une lune !
– Quelques jours pour Élisa, ajoute Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– Qui est Élisa ?
– Vous l’avez oubliée, elle aussi ?
– Il semblerait.
– Il est préférable que vous vous en souveniez par vous-même.
– Je sais. Je ne poserai pas de question. On peut donc y arriver rapidement ?
– Oui.
– Et, vous avez la moindre idée de pourquoi cette… Élisa y est parvenue plus vite que Cristal de Lune ?
– C’est un chaudron bouillonnant d’émotions, répond le scientifique.
– D’émotions ?
– Oui. C’est comme ça que se fait le lien avec la machine, avec de fortes émotions.
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina voit sa compagne penser intensément.
– Et si on allait à cet endroit que tu aimes tant : la vue sur la Montagne Laurina, là où tes parents se sont rencontrés pour la première fois ? suggère-t-elle.
Il lui sourit et répond :
– T’es sérieuse ? C’est vraiment ce que tu veux faire ?
– Monter à cheval, c’est ce que j’ai vraiment envie de faire. Allons voir cette vue magnifique avant d’essayer d’utiliser ces corps de voyage.
– D’accord, allons-y. On se revoit plus tard, dit-il à l’attention d’Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.

Vent de Printemps sur la Montagne Laurina adore chevaucher dans la forêt Dalygarienne et encore plus si c’est en compagnie de la femme à laquelle il est lié. Le temps est parfait, se dit-il. En chemin, il sent de la confusion envahir l’esprit de Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or et lui demande si quelque chose ne va pas.
– Mes souvenirs, c’est comme s’ils étaient tout près, mais je ne peux pas encore les atteindre. Ça me donne de ces mal de crâne.
– Tu veux qu’on s’arrête ici ?
– Non, allons à la vue. Si je dois avoir un foutu mal de tête, autant que ce soit devant une vue fantastique !
Et elle s’élance au triple galop. Vent de Printemps sur la Montagne Laurina la rattrape aussitôt.
Lorsqu’ils s’arrêtent juste devant la vue, ils sautent tous deux de leur monture et commencent à ronronner en s’enlaçant chaleureusement.
– J’aurais aimé être ici avec mon vrai corps, murmure Vent de Printemps sur La Montagne Laurina. Tiens, laisse-moi te montrer quelque chose…
Il se dirige vers un arbre gigantesque.
– Ma cachette, lorsque j’étais enfant…
Au moment où il dit ces mots, il glisse sur une racine humide.
– Aïe, ça fait mal, se plaint-il, en s’asseyant sur le sol et en tenant sa cheville droite entre ses deux mains.
– Tu peux te lever ?
– Je vais essayer…
Elle tente de l’aider à se lever. Il crie de douleur.
– Je ne pense pas que je puisse.
– On a besoin d’un transporteur pour te ramener à la base, dit-elle.
Et elle disparaît.
– Mission accomplie, lâche tout haut Vent de Printemps sur la Montagne Laurina, en se levant sourire aux lèvres.
Il espère qu’elle réagira bien à ce petit tour visant à lui faire utiliser le corps de voyage. Peu de temps après, il peut sentir sa présence à quelques pas dans son dos. Il se retourne et a juste le temps de la voir avant qu’elle ne disparaisse à nouveau. Il espère qu’elle n’est pas fâchée. Il n’a d’ailleurs perçu aucune colère. Quelques moments encore et la voilà à nouveau. Il se retourne.
– Aide-moi, lui lance-t-elle avant disparaître une autre fois.
Il commence à paniquer. Il y a quelque chose qui ne va pas. Il est incapable de déchiffrer l’état d’esprit de Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or. Elle apparait encore.
– Je ne contrôle rien, a-t-elle le temps de dire avant de disparaître.
De la détresse. C’est ce qu’il a ressenti, clairement. Toutes ses facultés sont maintenant ouvertes. Dès qu’il sent à nouveau sa présence, il n’hésite pas une seconde. En un éclair, il est sur elle et l’enferme dans ses bras.
– Je t’ai eu, lui souffle-t-il d’une voix apaisante.
Je t’ai eu, lui répond-elle. Regarde ce que tu as fait. Tu étais là-bas, lui dit-elle en pointant du menton l’endroit où il se tenait avant. Tu l’as fait. Tu as utilisé le corps de voyage.
Il l’enlace, puis la fait tourner dans les airs à bout de bras tout en riant.
Nous l’avons fait, rectifie-t-il. Quelle excellente actrice tu fais. J’ai vraiment perçu une grande détresse.
– Ça n’a pas été hyperfacile… Mais toi-même tu n’es pas mauvais acteur non plus. J’ai vraiment pensé que tu avais très mal. C’est pour cela que je suis revenue très vite avec des antidouleurs avant de chercher après un transporteur.
– Des antidouleurs ?
– Je les ai jetés par terre, quand je t’ai vu debout.
En disant cela, elle fouille dans quelques buissons.
– Les voilà.
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina lève les sourcils. Ça rappelle à Tout Premier Rayon de l’Anneau d’or quelqu’un d’autre.
– Tu es troublée, remarque Vent de Printemps sur la Montagne Laurina.
– Ce n’est rien. Je suis si contente de t’avoir trouvé.
– Je suis heureux de savoir mes sentiments partagés.
Elle lui sourit, et regrette autant que lui de ne pas être dans son véritable corps en ce moment précis.
– Bien. Nous devons pratiquer un peu plus. Où aimerais-tu aller maintenant ? lui demande-t-elle.
– Au lac des Poissons-Lunes…
– J’adore cet endroit aussi. Tu veux bien essayer d’aller là-bas et de revenir ici ? Quand tu auras réussi une fois, je te suivrai.
Devant les yeux interrogateurs de Vent de Printemps sur la Montagne Laurina, elle ajoute :
– On fera ce qu’on appelle un voyage en duo. Le premier part, l’autre suit sa trace.
– Un voyage en duo, hein ?
– Oui.
– Ça c’est un souvenir, n’est-ce pas ?
– Oui.
– Et ?
– Et…
– Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or…, implore-t-il presque.
– Tout. Je me souviens de tout, annonce-t-elle avec une pointe de joie enfantine dans la voix.
– C’est vrai ?
– C’est vrai ! Avant l’accident, après l’accident. Tout. Me voilà de retour. C’est arrivé juste après que je me sois dématérialisée.
– C’est génial ! s’exclame Vent de Printemps sur la Montagne Laurina.
Face au regard étrange de Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, il ajoute prudemment :
– N’est-ce pas ?
– Bien sûr, gros bêta. Maintenant essaie d’aller là-bas et revient.
– C’est bien contrôlé par l’esprit, on est d’accord ?
– Oui.
– Dans ce cas, ça ne marche plus.
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or sourit au souvenir de ce que lui avait dit le Commandant dans la même situation.
– N’essaie pas de forcer les choses. Ça doit venir naturellement. Si tu veux aller voir le lac des Poissons-Lunes, tu as juste besoin de le souhaiter…
Et Vent de Printemps sur la Montagne Laurina disparaît et réapparait presque immédiatement.
– C’est génial ! crie-t-il presque.
– C’est une sensation fantastique, hein ?
– Oh que oui !
– On essaie maintenant le voyage en duo, d’accord ?
– D’accord.
– Pour qu’on puisse se suivre, il faut partir ensemble. Je dois compter. À trois, on tente le coup.
– Très bien Madame !
– Un… deux… trois.
Et ils se rematérialisent tous les deux au même endroit au bord du lac.
– Ouah, c’est incroyable.
– C’est très utile lorsque l’un des deux sait où aller…
– C’est géant. Mais qu’est-ce que tu fais ?
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or vient juste de plonger dans le lace. Vent de Printemps sur la Montagne Laurina n’hésite pas très longtemps à la suivre. S’il a choisi le lac des Poissons-Lunes, c’est parce qu’il est plein de poissons-lunes et qu’il aimait venir en cet endroit lorsqu’il était enfant.
Les deux Dalygariens nagent ensemble et gratouillent quelques poissons pendant quelques centièmes avant de rejoindre la rive. Lorsqu’ils sont hors de l’eau, Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or rit à la tête surprise de son compagnon.
– C’est la première fois que tu vois ça, hein ?
– On est déjà secs. J’en avais entendu parler, mais tu sais, avant de le vivre vraiment, c’étaient juste des mots. C’est vraiment très rapide…
– On s’en retourne à la base avec nos chevaux ?
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina répond avec un simple sourire et disparaît. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or se dématérialise à son tour pour se rendre là où ils étaient tous deux avant. Mais il n’est pas là. Elle est contrariée. Où peut-il bien être ? Elle pensait qu’il avait la maîtrise de son corps de voyage… Il réapparait avec une bouteille à la main.
– Je ne savais pas si je pouvais prendre un objet avec moi.
– Si tu le tiens très près du corps, ça marche. Mais apparemment tu as découvert ça par toi-même. Tu…
– Bois avec moi. S’il te plait.
La bouteille amenée par Vent de Printemps sur la Montagne Laurina n’est pas une bouteille ordinaire. C’est le nectar de l’Anneau d’Or, celui que les couples Dalygariens partagent lorsqu’ils décident de se marier.
– Le levé de l’Anneau d’Or est dans trois lunes. Va-t-on attendre le prochain cycle ? demande-t-il à sa compagne.
– Je…
– Tu ne penses pas que notre amour est assez solide ?
– Bien sûr qu’il l’est. Il ne va pas s’évaporer.
– Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, je peux rapporter cette bouteille dans une ou deux lunes, si tu préfères.
– Je préfère être dans mon vrai corps pour ce type moment… intime. Je propose qu’on rentre avec nos chevaux à la base, qu’on reprenne possession de nos corps. Puis tous les deux ce soir, on va se faire un repas merveilleux et alors… nous verrons bien ce qu’il se passera. On la boira bientôt cette bouteille, j’en suis certaine.
– Je l’amène chez toi ?
– Il vaudrait mieux ne pas la faire voyager à cheval…
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que Vent de Printemps sur la Montagne Laurina a déjà disparu.
– Emmène-la où bon te semblera, ce sera parfait, finit-elle par dire dans le vide.
Vent de Printemps sur la Montagne Laurina est très vite de retour. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or est déjà sur son cheval Dalygarien.
– Rattrape-moi si tu peux ! le défie-t-elle.
Il réagit aussi rapidement que possible, partant à sa poursuite. Il la soupçonne de le laisser la rattraper, juste avant d’accélérer un bon coup. Il peut l’entendre rire. Lorsqu’ils approchent de la base, elle ralentit ostensiblement. Le Commandant en Chef prend à nouveau la place de la compagne. Ils arrivent au trot, aussi sérieux qu’ils peuvent l’être.
Après être revenu tous deux dans leur corps, Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or annonce :

– Je dois parler au Haut Commandement. Il est temps pour eux d’apprendre ce qu’il s’est passé ces derniers jours.
– Tu vas tout leur dire ?
– Tout ce qui relève du professionnel.
– Cela va sans dire, lui répond-il en inclinant brièvement la tête en signe d’assentiment, et en souriant.
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or s’en va demander une audience au Haut Commandement, en précisant qu’il ne s’agit pas d’une procédure d’urgence, mais que c’est néanmoins important.
– C’est quelque chose qu’ils devraient tous savoir, dit-elle à l’officier du protocole pour le convaincre d’appeler tout le monde.
La requête venant de toute manière du Commandant en Chef elle-même, celui-ci se fait un devoir d’y parvenir dans les plus brefs délais.
– Le Haut Commandement se réunit dans moins d’un centième, lui annonce-t-il avec satisfaction.
Lorsqu’ils sont tous là, Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or les informe de sa perte de mémoire, et de ce qu’elle et Vent de Printemps sur la Montagne Laurina ont fait par la suite.
Les membres du Haut Commandement ne cachent pas leur contrariété de n’être mis au courant que maintenant.
– Comprenez-moi, plaide Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or. J’avais besoin de trouver un remplaçant. Je n’avais aucune idée de qui parmi mes soldats pouvait endosser ce rôle. Et j’avais devant moi quelqu’un qui assurément ne ferait rien pour me mettre dans l’embarras. Nous sommes liés… Et cette base devait rester opérationnelle. Je me devais d’essayer. Si ça n’avait pas marché, j’aurais tout arrêté, et vous en auriez été averti immédiatement. Mais ça n’a pas été nécessaire… Je vous ai envoyé mon rapport pour ces derniers jours.
– Soyez bien sûre que nous le lirons avec la plus grande attention…
– Merci, Commandant Suprême.
– Bien, Commandant, nous devons nous même évaluer la situation maintenant. Nous ferons notre propre enquête, et vous serez convoquée à nouveau dans quelques jours. Retournez donc à votre travail, comme si rien ne s’était passé.
– A vos ordres, Monsieur.

– Qu’est-ce qu’ils ont dit ? demande Vent de Printemps sur la Montagne Laurina.
– Ils vont enquêter.
– C’est mauvais ?
– Non, c’est normal. Ne t’inquiète pas. Tout va bien se passer. Ils ne trouveront rien contre nous. Tu as fait du très bon boulot. Personne n’a vu la différence. C’est d’ailleurs très inquiétant pour moi, cette facilité avec laquelle tu as pris ma place. Je vais devoir te surveiller de près, le taquine-t-elle.

Aucun des deux amants n’est prêt d’oublier cette première nuit où ils purent se découvrir chacun dans leur propre corps. Ce soir-là, avec la connaissance des sensations éprouvées par l’autre, leurs ébats prirent une tout autre intensité, qu’ils souhaitaient chaque fois faire durer le plus longtemps possible.

Trois jours plus tard
– Commandant Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, notre enquête est terminée. Rien de spécial n’est apparemment arrivé dans cette base, mis à part le fait que tout le monde semble ravi de voir que le Lieutenant Vent de Printemps sur la Montagne Laurina et vous soyez finalement liés. Il était clair pour tout le monde que votre Lieutenant occupait déjà officieusement le rôle de Commandant en second depuis longtemps. Ses capacités professionnelles ne vous avaient pas échappées. Cependant, vous avez géré votre perte de mémoire d’une étrange manière. Nous avons entendu le Commandant Cristal de Lune qui vous avait recommandé à ce poste, et il nous a confirmé que c’était la meilleure manière de tester les capacités de votre Lieutenant…
– C’était effectivement le meilleur moyen d’observer ses réactions à une forte pression. Monsieur, je sais évaluer les gens rapidement. Et j’étais certaine qu’il pouvait le faire.
– Et vous aviez raison.
– Commandant Suprême, on pourrait être une paire…
– Vous lisez dans mes pensées, Commandant. Nous pensons qu’un duo de votre genre assurerait à notre planète un haut niveau de sécurité. Alors à partir d’aujourd’hui, le Lieutenant Vent de Printemps sur la Montagne Laurina devient le Capitaine Vent de Printemps sur la Montagne Laurina. Il est officiellement, votre Commandant en second, et vous travaillerez en paire sur toutes nos missions d’investigation.
– À vos ordres Monsieur.

Annie

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