Après avoir essayé la toile cartonnée, j’ai tenté la toile tout court. Il y a comme une espèce d’excitation à sauter le pas, à faire comme… ceux qui peignent pour de vrai. Enfin, ce n’est pas que je peigne pour de faux. Mais avouons-le, je ne me sens pas peintre. Je suis à des années lumières de vouloir maitriser quoi que ce soit. Ce que je viens chercher dans cet atelier de peinture, c’est de la détente et de la satisfaction bien sûr. Et pourtant, je suis définitivement en terre inconnue, avec tout ce que ça peut avoir de paralysant. La tentation est grande de vouloir rester là où on est arrivé en premier.
Il est bien ce fond, alors pourquoi aller plus loin ? Eh bien parce que… Parce que si c’était là que je voulais aller, je ne serai pas en train de me poser la question de ce que je veux en faire. Il est là. Il est bleu. Il me parle, et il attend. Et il attend d’accueillir le reste.
Devant ma paralysie, l’artiste qui anime l’atelier me suggère de protéger les espaces qui me plaisent le mieux avec du scotche. Et après de le lâcher avec les couleurs. Et j’ai lâché.
On a ensuite retiré les scotche et j’ai continué. J’ai plusieurs fois retourné la toile jusqu’à lui trouver son angle final. Et dans cet univers flottant et coloré sont apparus une princesse et un homme ailé, à moins que ce ne soit un palmier-homme, ou un homme devant un palmier.
Comment tout cela tient-il ? Aucune importance. Ça flotte, comme un rêve, d’où le titre : rêveries océanes.