La longévité dans sa forme la plus absolue, l’immortalité est un thème récurrent dans la littérature de science-fiction. De fait, l’espérance de vie humaine est en constante progression. L’éradication d’une maladie meurtrière comme le cancer ne pourrait que participer à renforcer encore cette longévité.
La fin du cancer : science ou fiction ?Notre corps est composé de quelque 50 000 milliards de cellules. Quelle que soit leur spécialité, que ce soit une cellule du sang, du poumon ou de la peau, elles sont toutes vouées au même destin : naitre, se reproduire et mourir. Il existe cependant un type de cellule qui ne meurt pas : c’est une cellule malade, la cellule cancéreuse. Bien que déréglées par rapport à une cellule normale, ces cellules-là se reproduisent quand même et créent d’autres cellules malades qui finissent par former une tumeur.
Si on considère la cellule cancéreuse comme un accident de la reproduction cellulaire (une cellule saine a donné naissance à une cellule malade), on pourrait se dire que plus on a de cellules, et plus ces cellules ont eu l’occasion de se reproduire, plus le risque de rencontrer une erreur augmente. Ainsi, les grands animaux, surtout s’ils vivent longtemps, devraient faire les frais de la loi du nombre.
Or ce n’est absolument pas ce qui est observé. Un être humain n’est pas plus sujet au cancer qu’une souris, et encore plus remarquable, un éléphant d’une masse cellulaire dépassant de loin l’homme et d’une grande longévité est jusqu’à 5 fois moins sensible à ce type de maladie, et détient à ce titre un record mondial. Comment est-ce possible ?
Les scientifiques ont trouvé à notre ami l’éléphant, un allié redoutable répondant au nom de code de TP53.
TP53 est un gène qui surveille l’ADN des cellules. L’ADN est la molécule qui renferme le code génétique, celui-là même qui se transmet de cellule en cellule génération après génération. Lorsque TP53 détecte une cellule à l’ADN endommagé, il rentre en action, et selon les cas :
- répare les dégâts ;
- stoppe la lignée en bloquant la division cellulaire ;
- déclenche l’autodestruction.
C’est ainsi que TP53 a gagné ses galons de gène suppresseur de tumeur.
Si l’homme dispose d’un gène TP53, il est battu à plate couture par l’éléphant qui lui en a 20. Ceci peut expliquer nos différences de sensibilité aux cancers.
« La nature a déjà compris comment prévenir le cancer. À nous d’apprendre comment les différents animaux parviennent à résoudre le problème, afin que nous puissions adapter ces stratégies pour prévenir le cancer chez l’homme », conclut le Dr Schiffman, un des chercheurs qui a étudié le TP53.
Point de départ :
Les Dossiers Sciences et Univers – Numéro 5, février avril 2016 – Vaincre le cancer grâce aux éléphants, p83
Sites visités en complément :
L’incroyable défense des éléphants contre le cancer élucidée
https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/grands-mammiferes/l-incroyable-defense-des-elephants-contre-le-cancer-elucidee_102072
Le cancer
http://pages.infinit.net/marct/cancer.htm