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Chapitre 11 – Confidences

Lorsqu’ils sont enfin seuls dans leur appartement, le Commandant dit à sa compagne :
– Tu as l’air très fatiguée. Je te raconterai ce qu’il s’est passé sur Dalygaran demain, si tu veux bien.
– Et moi je te raconterai ce qu’il s’est passé avec Lucia…
– Oh pour ça je suis déjà au courant, Lucia nous a tout dit.
– Ah ? Je m’en veux tellement, je n’aurai pas du céder à sa demande.
– Tu as fait preuve d’humanité. Tu ne peux pas t’en vouloir pour ça. Les voyages dans le temps ont certes leurs règles. Mais il n’est pas toujours facile de les appliquer. Il y a des situations où on doit prendre des décisions rapides et se fier à notre propre jugement. On n’a pas toujours le temps de penser aux règles. Je ne connais aucune espèce dans tout l’univers qui soit infaillible. Les humains ont leurs faiblesses, les Dalygarien en ont d’autres. De part nos cultures nous avons peut-être des tentations différentes, mais crois moi, personne dans l’univers n’applique les règles du temps à la lettre.
– Je ne peux m’empêcher de penser que l’avenir d’Helena aurait pu être différent si…
– Helena appartient au passé.
– Je me sens tellement coupable…
Élisa vient chercher du réconfort dans les bras de son compagnon. Une larme coule le long de sa joue. Il l’essuie délicatement et la sert fort contre lui.
– Chhhhh, fait-il, passant la main dans ses cheveux. Tu dois chasser toutes ces idées noires de ta tête. Nos actes ont toujours des conséquences. Dès que nous allons dans une époque, nous laissons une empreinte. Les empreintes que nous laissons dans le passé ou le futur ne sont pas plus injustes que celle que nous laissons dans le présent. Tiens, prenons un exemple, un matin tu pars 10 mn en retard parce que tu as cherché partout après tes clés.
La scène étant arrivée plusieurs fois depuis que le Commandant vit sur Terre, Élisa lui donne un petit coup de poing dans l’épaule tout en souriant.
– Je ne vois pas de quoi tu parles ajoute-t-elle.
Il continue :
– Plus tard tu rentres dans un magasin et on te dit que tu as gagné je ne sais pas, un immense gâteau au chocolat parce que tu es le 100ème client de la journée, tu te dis quoi ?
– Que j’ai de la chance, parce que j’adore les gâteaux au chocolat. Mais ça tu le sais.
– Tu ne te dis pas que tu as volé le cadeau à la personne qui arrive juste derrière toi, parce que si tu étais partie à l’heure, tu n’aurais peut-être été que 90 ou 95ème. Et là pas de gâteau au chocolat.
– Je crois que je comprends ce que tu veux dire. Les choses arrivent, parce qu’elles…
– … arrivent. Les « si j’avais » sont des pertes de temps… Personne au monde ne peut savoir ce qui se serait passé si… car ce si n’a eu et n’aura aucune existence.
Élisa acquiesce d’un geste de la tête, puis baille.
– Allons nous coucher, tu es épuisée.
– Oui, je tombe de sommeil, répond Élisa.

Lorsqu’elle se réveille le lendemain matin, le Commandant n’est plus à ses cotés dans le lit. Elle peut cependant sentir sa présence non loin de là, et finit par le trouver au salon.
Ils se disent bonjour tendrement, puis tous les deux s’assoient sur le canapé du salon.
– Bien, je t’écoute, dit de but en blanc Élisa.
– Tu te souviens quand je suis partie la dernière fois, j’étais très préoccupé.
– Oui, je l’ai bien senti.
– La personne que je devais rencontrer était une de mes anciennes élèves. Nous avions eu une relation… compliquée.
– Elle t’avait blessé n’est-ce pas ?
– Tu as senti ça aussi.
– Oui.
– Tu sais que sur Dalygaran, il est facile de savoir si un amour est partagé grâce au lien.
– Tu étais amoureux d’elle et elle n’a pas voulu être liée ?
– Plutôt l’inverse. Même si j’ai un peu cédé au bout d’un… long moment. C’est d’ailleurs ce qui l’a mis en colère et l’a conduite à vouloir me blesser.
– Dalygariens et Terriens ne sont pas si différents finalement. Pourquoi tu ris ?
– Je lui ai dit exactement à la même chose.
– « Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or », c’est son nom ?
– Oui, c’est quelqu’un de brillant et très compétent. Et je pense vraiment qu’elle est la bonne personne pour ma succession. Mais je devais d’abord la convaincre et je ne l’avais pas vu depuis bien des Anneaux d’Or.
– J’ai senti une telle blessure dans ton cœur, avant que tu ne partes là-bas.
– Élisa, les choses qu’on rate peuvent être très douloureuses. Lorsqu’elle m’a rabrouée, alors que j’avais mis un Anneau d’Or à réagir à ses attentes, je me suis conduit comme un gamin. Je n’ai pas compris à quel point moi je l’avais blessée. Il n’est pas agréable de finir par se rendre compte qu’on a agit comme un imbécile. Cette blessure qui était toujours là, n’avait pas lieu d’être. Je devais réparer ça. Et j’en ai eu l’occasion. Mais j’ai du… jouer sur ses émotions pour arriver à mes fins…
– Tu as fait quoi ?
Le Commandant prend une grande respiration et continue son explication.
– L’émotion, c’est ce qui initialise la connexion entre l’esprit et le corps de voyage. En tant que Commandant en Chef, elle devient responsable du projet corps de voyage et je savais que dès qu’elle aurait connu cette sensation, elle ne pouvait qu’accepter le poste. Je lui ai demandé d’intégrer le corps de voyage. Puis je me suis remis dans l’état d’esprit de l’époque d’où on s’était disputé, et je l’ai provoquée.
Élisa ouvre de grands yeux.
– Je n’y serai jamais arrivé si je t’avais parlé avant de partir. Élisa, tu as fait littéralement fondre mon cœur. Et je devais le durcir à nouveau. Le temps qu’il fallait. J’avais ce dernier voyage à faire à l’intérieur de moi-même et je suis heureux que ce soit fini. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or a finalement réussi à piloter le corps de voyage et nous avons eu l’explication nécessaire au sujet de notre passé.
– Tu es quelqu’un de redoutable quand tu as décidé quelque chose…
– Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or dit que j’ai fait de mon humanité un outils comme un autre.
– Et toi, tu en penses quoi ?
Le Commandant hausse les épaules.
– Je sais que je n’aurai jamais agi ainsi avant de devenir humain. J’en ai la certitude. Mais je suis un stratégiste, c’est ce que je suis vraiment. Ce n’est pas Dalygarien, ou humain, c’est militaire. Et d’une certaine manière, c’est ma nature. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas spécialement fier de ce que j’ai fait.
– Le Dalygarien Cristal de Lune veille toujours sur toi. Tu sais, moi je vous aime tous les deux.
Le Commandant sourit. Puis continue son récit.
– Nous sommes tous les deux aller voir mon père et il a accepté de soutenir sa nomination à mon poste.
– Il va bien ?
– Oui. Il a très vite demandé à me parler en privé. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or avait à faire sur sa base pour préparer son départ. Je luis ai dit d’utiliser le corps de voyage. Avec Père, nous avons parlé de mon projet de plus passer de temps ici sur Terre. Je lui ai dit pour notre fille. C’est un empathique comme nous, il avait senti que quelque chose s’était passé au bout du temps, et il s’inquiétait.
– Tu as bien fait.
– Je lui ai aussi parlé de notre projet pour aider les presque-humains. Je ne pense pas qu’il en ait été ravi, mais Père ne m’a jamais laissé tomber. Et cette fois encore, il a répondu présent.
Élisa sourit.
– Élisa, j’ai saisi l’opportunité d’être là-haut pour commencer mon enquête.
– Sur Terre ? A propos des presque-humains ?
– Oui, et Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or est venue avec moi. Elle était toujours en corps de voyage lorsqu’on s’est retrouvé en salle de désembarquement. Elle m’a avoué n’avoir pas pu résister à essayer un voyage dans le temps. Ça ne m’a pas trop surpris, au passage. C’est une bonne enquêtrice, tu sais. J’ai pensé que le plus vite je saurais ce que qu’il faut faire, le plus vite nous – toi et moi – pourrons commencer à y travailler ensemble. Comme on ne pouvait pas aller sur Terre sous notre forme Dalygarienne, Tout Premier Rayon de l(Anneau d’Or et moi avons fait un détour par Frigellya pour prendre un morpheur chez nos amis. J’ai voulu qu’on y aille avec la technique de voyage en duo. Après ce que je lui avais fait, elle a eu du mal.
– Pour moi ça a été facile, j’ai toujours envie d’être à tes cotés. Mais elle, elle avait perdu confiance en toi, n’est-ce pas ?
– C’est ça. J’ai fait de mon mieux pour la convaincre et elle a fini par y arriver au quatrième essai.
Élisa hoche la tête et laisse le Commandant poursuivre son récit. Lorsqu’il en est à leur arrivée devant Nelly, elle demande :
– Elle vous a pris pour qui ? Raymond et Moira ?
– C’est nous Élisa, nous deux plus tard. On va venir leur rendre visite régulièrement sur plusieurs années sous ces deux apparences là.
– Ah bon. Mais comment tu as su au juste à quel moment te matérialiser ?
– Oh je t’assure que je n’en avais aucune idée.
– Je ne comprends pas.
– J’ai laissé ça à Nelly.
– Je ne comprends toujours pas.
– Tu te souviens quand au bout du temps tu as dis « je paierai cher pour voir un visage familier », notre fille est apparue peu après. Mon hypothèse est que vos souhaits à toutes les deux se sont rencontrés. Elle voulait aller au bout du temps, et elle y est parvenue au moment où nous y étions parce que tu as souhaité voir « un visage familier ». Alors j’ai souhaité voir Nelly dans son époque, et je me suis matérialisé à un moment où elle avait ardemment envie de me voir. Vu l’admiration avec laquelle elle nous a regardé l’autre jour, je me disais que nos souhaits pouvaient converger. Mais j’ai quand même été surpris de découvrir qu’en fait elle nous attendait.
C’est au tour d’Élisa d’être surprise, elle laisse néanmoins le Commandant continuer sans l’interrompre, jusqu’au moment où il se met à parler de la boite..
– Alors comme ça tu t’envoies des messages, ce n’est pas un peu de la triche ça Commandant ? Et les règles du temps ?
– Eh bien, c’est ce que je t’ai dis hier sur ces règles-là. On reste les seuls juges au bout du compte. Là je n’étais pas contre un petit coup de pouce. Et c’était moi l’expéditeur. Et je suis toujours prudent, lorsqu’il s’agit du futur.
– Et alors, qu’est-ce que tu t’es envoyé au final ?
– Le minimum. Je dois développer et organiser le réseau des clandestins. C’est ce qu’ils ne savent pas faire. Et j’ai ajouté quelque chose comme : « Organise toi comme dans ton hypothèse la plus folle ».
– Hypothèse qui était ?
– De consacrer régulièrement, disons une fois par mois une journée de notre vie aux presque-humains et de rassembler ces journées à leur époque sur quelques années consécutives, en modifiant juste la fréquence pour eux à une visite à une par semaine par exemple.
– Malin. Ça me plait beaucoup.
– A moi aussi.
– Oh moins là ce sera un véritable choix, pas une stupide erreur…
– Que veux-tu dire ?
– Oh ! fait Élisa soudainement embarrassée.
– Quoi : « Oh » ?
– Il y a peut-être quelque chose d’autre que je devrais te raconter.
– Ne prend donc pas cet air coupable. Que pourrais-tu avoir fais de si terrible ?
Et Élisa raconte comment elle est devenue le messager après avoir joué avec la tablette inter-temporelle de Sylvestre.
– Mais pourquoi tu ris comme ça ? Je trouve ça vexant… finit-elle par dire.
– Élisa, as-tu déjà perdu de vue ce que je t’ai expliqué hier ? Les choses arrivent. C’est tout. Il n’y a pas forcément de déclencheurs hypersophistiqués, une action héroïque ou je ne sais quoi pour expliquer chaque évènement. Tu as manipulé un engin qui a conduit tes amis actuels jusqu’à toi. Sur Dalygaran, c’est aussi involontairement que tu as implanté l’idée de l’étoile du matin dans la tête de l’Ermite. Et tout bien considéré, rien, absolument rien de tout cela n’aurait été possible, si tu n’avais pas eu en toi ces gènes ancestraux Frigellyens. Tout est imbriqué Élisa, absolument tout. Sylvestre et Paul ont choisi de suivre ce message, c’est leur décision. S’ils n’avaient pas eu cette volonté de changer le sort des presque humains, ce message n’aurait eu aucune importance. Mais il en avait. Et ça les a conduit jusqu’à toi. A travers l’univers, beaucoup de peuples croient au destin. Et tout bien considéré, ils n’ont pas tort. Les passages entre le futur et le passé c’est ce qui scelle le tout. Dès qu’une ligne de temps en croise une autre, on ne peut plus rien changer, donnant corps ainsi au destin. Ta vie a été impactée par le futur Élisa, et par conséquent tout ce que tu vas vivre est déjà écrit, quelque part.
– Ce n’est pas très rassurant.
– Qu’est-ce que ça change vraiment ? Mis à part le fait que nous allons avoir une fille, nous ne savons pas de quoi sera fait notre vie. Nous découvrons notre quotidien comme les autres. Cet avenir nous allons le découvrir ensemble Élisa et ça me plait.
Élisa pour toute réponse vient se blottir contre son compagnon et l’embrasse. Puis toujours dans ses bras elle murmure : « on n’a rien dit à Paul non plus ».
– C’est votre choix répond le Commandant.
– Je dirais à Sylvestre que tu es au courant maintenant. Il décidera s’il veut que Paul le soit aussi ou pas.
Puis changeant de sujet elle dit soudain :
– Dis moi, t’as pas faim là ?
– Si, allons prendre le petit-déjeuner, répond le Commandant.
Le jeune couple s’en va à la cuisine.
– David ?
– Oui ?
– Il y a quelque chose que j’aimerais faire depuis un bout de temps déjà…
– Je t’écoute.
– Je voudrais te présenter mes amis. Nous allons nous marier, je vais les inviter et ils ne te connaissent même pas.
– Ah tu veux dire que tu veux me présenter à tes amis, répond le Commandant en riant.
– Les deux voyons, proteste Élisa.
– Mais bien sûr. Il est temps que j’aie moi aussi une vie sociale sur cette planète.
– C’est quand que tu commences ton activité de maitre d’armes dans le quartier déjà ?
– Dans deux semaines.
– D’ici là nous avons quoi ? Un couronnement, une inauguration, et deux amis qui passent sur le billard.
– Et si on a le temps, une visite à nos amis Dalygariens, en tant que parent de cœurs, je l’ai plus ou moins promis à Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– Excellent idée, la petite Cristal de Lune doit avoir bien changé.
Tout en ayant cette discussion les deux jeunes gens s’affairent, et bientôt leur petit déjeuner est prêt.
– 9h et Lucia n’est toujours pas là. Elle a le sommeil lourd, dit Élisa.
– Peut-être qu’elle préfère prendre son petit déjeuner de l’autre coté, suggère le Commandant.
– Ah tu as remarqué toi aussi. Elle aime beaucoup être en compagnie de Sylvestre.
– Il semblerait.
– Mangeons et allons voir à coté, propose Élisa.
– D’accord.

Lorsqu’ils s’en vont chez les deux Martins avec leur petit-déjeuner dans l’estomac, Élisa et le Commandant décident de ne pas utiliser l’interphone puisque la porte est ouverte et d’aller directement à la cuisine. Le Commandant frappe doucement à la porte, puis n’entendant pas de réponse, recommence un peu plus fort.
– Personne apparemment, constate Élisa.
Ils franchissent la porte de la cuisine pour s’arrêter devant celle du salon.
– Il n’y a pas un bruit, chuchote Élisa. Tu crois qu’ils sont tous encore en train de dormir.
– À cette heure-ci c’est peu probable, répond le Commandant tout aussi bas, puis il frappe à la porte du salon.
– Entrez, dit Paul.
Lorsque le jeune couple entre dans le salon, il découvre Paul dans un fauteuil avec sa tablette de lecture à la main. Sylvestre et Lucia sont absorbés par le jeu d’échec, plus loin sur une table.
– Je leur ai adressé la parole deux fois, ils n’entendent rien, dit Paul.
– Tu viens de crier, difficile de ne pas t’entendre, répond Sylvestre, sans quitter l’échiquier des yeux.
– Oh bienvenue parmi les vivants, réplique Paul.
Lucia, toujours très concentrée ne dit rien.
– C’est son tour de jouer chuchote Paul. Allons dans la cuisine, j’ai l’impression d’être de trop ici, finit-il par ajouter.
Quand ils sont dans la cuisine, Paul raconte :
– Elle est arrivée de bonne heure ce matin. J’étais en train de me préparer quelque chose à grignoter. Elle m’a dit que si ça ne dérangeait pas, elle préférerait prendre le petit-déjeuner chez nous. Parce que vous étiez un jeune couple, et elle ne voulait pas troubler votre intimité. Alors nous avons mangé ensemble et ensuite nous sommes passés au salon. Et depuis, elle est devant cet échiquier. Sylvestre et elle n’avaient pas terminé la précédente partie.
Paul fait une pause, après un long soupir, il reprend :
– Sylvestre a débarqué un bon quart d’heure après qu’on soit passé au salon. Il a vu Lucia devant l’échiquier et s’est installé face à elle. Je n’ai même pas eu droit à un bonjour. Je ne suis pas sûr qu’il ait mangé quoi que ce soit… Tous les deux ils…
Paul est interrompu par l’entrée de Lucia et Sylvestre dans la cuisine.
– Il m‘a battue, leur apprend celle-ci. Eh, David, Élisa, bonjour.
– Euh bonjour, répond Élisa. Tu ne nous a vraiment pas vu tout-à-l’heure ?
Devant le regard étonné de Lucia, tout le monde comprend que la réponse est non.
– Je… J’étais concentrée. J’avais fait un mauvais choix et je cherchais à m’en sortir, mais il ne m’a pas fait de cadeau.
– Si tu n’avais pas fais cette erreur, c’est moi qui aurait été en mauvaise posture, répond Sylvestre.
Puis il poursuit :
– Je n’ai qu’une orange dans le ventre, je meure de faim. Quelqu’un m’accompagne ?
– On vient de prendre notre petit-déjeuner répond Élisa.
– Je n’ai pas faim, poursuit Lucia.
– Je prendrais bien un café, fait Paul.
– J’en prendrais un aussi, dit le Commandant.
– Lucia, Élisa, vous ne voulez vraiment rien ? Insiste Sylvestre. Même pas un peu de thé ?
– Un peu de thé alors, fait Élisa.
– Pourquoi pas, renchérit Lucia.
Alors que Paul est occupé à préparer le café, le voilà tout à coup qui fouille dans la poche de son pantalon, pour en ressortir un petit objet plat en train de vibrer.
– Nelly a glissé ça dans ma veste, le jour de sa première visite, avec déjà un message à l’intérieur « on reste en contact » explique-t-il.
– Un communicateur inter-temporel de poche, fait Sylvestre admiratif. Que dit le message ?
– Mais c’est indiscret, s’indigne Lucia.
– Lucia, vois nous un peu comme un vieux couple, lui répond Paul amusé de la réflexion de la jeune fille.
– Un vieux couple ? s’étonne-t-elle.
– 25 ans de vie commune, à ne pas fréquenter grand monde, ajoute Sylvestre.
– Jusqu’à ce que cet ouragan vienne mettre un sacré bazar dans nos vies, poursuit Paul en montrant Élisa.
– Elle n’est pas mieux votre vie maintenant ? leur réplique Élisa.
– Bien sûr que si, répond Paul, et elle le sera encore plus très bientôt. C’est un message de Nelly qui essaie de me convaincre d’avancer notre opération.
– Vous avez pris une décision définitive au sujet de la date, demande Élisa.
– On avait dit une semaine, rappelle Sylvestre.
– Et c’était hier, complète Paul.
– Et il y a l’inauguration de l’espace Terro-Dalygarien avant, dit Élisa.
– Si nous faisons les choses dans l’ordre… répond Paul.
– J’aimerai autant… dit Sylvestre.
– Que diriez vous d’aller au couronnement demain, demande Élisa.
– Je n’ai rien contre, répond Paul.
– Moi non plus, poursuit Sylvestre.
Le Commandant se contente de répondre à par un sourire à sa compagne.
– Très bien, fait cette dernière, je contacte Mira. Elle m’a demandé de la prévenir avant que nous ne venions. Elle a des informations à nous donner sur le déroulement des cérémonies. Le truc qu’elle m’a donné pour l’appeler est chez nous. Je lui donne rendez-vous ici. Je reviens.
– On sera dans le salon. Dis lui qu’elle n’a pas besoin de passer par le palier cette fois. Nous l’attendons.
– Ok Paul, je lui dirais.

Annie

2 commentaires

  1. Bonjour Annie
    J’ai vu une petite coquille : « E je suis toujours prudent, lorsqu’il s’agit du futur. »
    Sinon, j’ai une petite question : Elisa va inviter ses parents à son mariage? Si oui, je me demande comment elle va leur présenter cela. Elle ne va quant même pas leur dire « Au fait, la belle famille, ben, c’est des extraterrestres ».

    • Bonjour Cyrille,
      La coquille est corrigée. Quant au mariage, bien sûr qu’il y aura ses parents, ses ami(e)s, y compris Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers et Fleur Parfumée de la Plaine d’Isadora. Il y aura aussi le père du Commandant, les anciens et nouveaux souverains de Frigellya, bref un tas de monde, de différents mondes. Là est tout le défi du chapitre, car le mariage se doit d’être un mariage « normal » pour le terrien du 25ème siècle. Dans le chapitre 12, on va apprendre le « comment » pour nos amis terriens. Après, il va se passer des trucs, hein, c’est clair. Mais tu sais quoi ? Cet ultime chapitre de la quatrième partie n’est pas encore écrit. Il mature encore pour le moment dans ma petite tête 🙂

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