Lorsque Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or se matérialise au centre spatial, elle trouve le Commandant en grande conversation avec Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– Je ne me ferai jamais à ces apparitions intempestives, fait Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers. Major, je suis admiratif, même si David vous a un peu bousculée pour que vous puissiez y arriver…
– David ?
– Mon nom Terrien.
– C’est encore plus court…
– C’est un nom qui me convient.
– Il sait tout ? demande Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or.
– Oui, je te l’ai dit, c’est mon ami et c’est surtout un des concepteurs du corps de voyage. Nous avons travaillé ensemble sur ce projet depuis le début.
– Je suis ravie de rencontrer un des concepteurs de cette… merveille.
Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers répond par un large sourire.
– Tu as été très rapide.
– Je n’ai pas terminé là-bas, j’ai juste annoncé mon départ et donné quelques instructions, je dois y retourner, mais…
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or hésite. Son regard se pose sur Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers, puis, elle finit par dire :
– Je n’ai pas pu attendre…
Le Commandant hausse les sourcils et l’invite du regard à continuer.
– J’ai… voyagé dans le temps. Je n’ai pas pu m’en empêcher.
– Ah, elle me rappelle quelqu’un s’esclaffe Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers. Eh bien je vous laisse. Je suis attendu au laboratoire. A une prochaine fois mon ami. Madame.
– A une prochaine fois, répond le Commandant. A nous deux, dit-il ensuite à l’attention du Major.
– Tu m’as dit que c’était facile, qu’il suffisait de le vouloir. Et j’ai voulu aller dans le passé. Te rends tu comptes ? Ce moyen de transport est tellement extraordinaire, se justifie le Major.
– N’est-ce pas ?
– Je n’ai pas pu résister.
– Tu veux voyager encore ?
– Là, maintenant ?
– Oui. Tu vas venir avec moi.
– Où ça ?
– Dans le futur. On va voyager en duo.
– Pardon ?
– C’est une technique que j’utilise avec Élisa. C’est très pratique pour arriver exactement au même endroit au même moment. Je sais où je veux aller dans le futur. Et toi, ta destination sera à mes cotés. Tu dois vouloir me suivre et tu verras, tu te re-matérialiseras à coté de moi.
– Vous faites ça ?
– Oui. Je te l’ai dit : c’est très pratique. On va faire un essai avant. Pour que ça fonctionne, tu dois partir en même temps que moi. A trois on fait un essai. Un, deux, trois…
Le Commandant se matérialise devant la Grande-Cascade. Le Major n’est pas à coté de lui. Il retourne rapidement au centre de voyage spatial.
– Je suis désolée, je…
– Ce n’est pas grave, on va réessayer. Tu veux bien venir avec moi ?
– Ce… ce n’est pas facile de te suivre comme ça, sans savoir exactement pourquoi…
– Tu as raison, je te dois une explication.
Et le Commandant lui explique son projet.
– Et donc là, nous allons enquêter sur ce qui a retardé la prise en compte du statut des presque-humains ?
– Oui, il s’agit de la phase d’enquête. Pas d’intervention de notre part, juste une analyse de la situation.
– Mais après tu vas intervenir ?
– Tout dépend de ce que je trouverai mais si j’interviens, ce sera avec Élisa.
– D’accord.
– On recommence l’essai ?
– On recommence.
– A trois : un, deux, trois.
Le Commandant est à nouveau seul à la Grande-Cascade.
Lorsqu’il revient au centre de voyage spatial, le Major est très embarrassée.
– Je suis désolée.
– C’est moi qui suis désolé. Ne t’inquiète pas. Je te dois des excuses pour tout à l’heure. Quand je t’ai poussée à bout pour que tu puisses utiliser le corps. Tu ne peux pas me suivre si tu n’as pas une totale confiance en moi. Et je peux comprendre tes réticences. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, tu m’honorerais vraiment si tu voulais bien m’aider dans l’enquête que je souhaite mener. Tu es rapide, efficace, ça ira beaucoup plus vite avec toi que si je suis tout seul. Mais ce n’est possible que si tu me fais à nouveau confiance. Tu comprends.
– Oui, je pense. On fait un dernier essais.
– Tu es sûre ?
– Oui, vas-y compte.
– Un, deux, trois.
Le Commandant se matérialise devant la Grande-Cascade, et Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or se matérialise à ses cotés. Elle se met à rire franchement.
– C’est extraordinaire ce truc. J’adore. On va où maintenant ?
– Sur Frigellya.
– Frig…
– A trois, un, deux, trois.
Les deux Dalygariens se matérialisent dans l’abris de Mira et Reymo.
– On est chez ceux qui ont empoisonné notre planète ?
– Oui, ce sont bien des Frigellyens qui ont fait ça, mais c’était une faction dissidente.
– Je sais ça, mais on est bien sur leur planète…
– Oui. Nous allons enquêter sur la Terre. Nous ne pouvons pas nous montrer en corps de voyage Dalygarien. Nous allons avoir besoin de morpheurs.
– Le morpheur c’est l’appareil qui permet de changer d’apparence ?
– Oui. Mais il ne change pas la voix. Nous allons devoir nous contenter d’observer et écouter. A moins que…
– Visite professionnelle ?
Le Commandant et le Major se retournent sur la voix féminine qui vient de parler.
– Mira, Reymo, quel plaisir de vous revoir, fait le Commandant.
– Vous ne pouvez plus vous passer de nous, le taquine Mira. Élisa, bonjour.
Mira s’approche pour le salut Frigellyen qu’elle a montré à Élisa et au Commandant. Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or ne bouge pas d’un poil et Mira étonnée, s’interrompt.
– Ce n’est pas Élisa dit le Commandant. Montre leur qui tu es, tu as encore le révélateur au poignet.
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or s’exécute.
– Oh, une Dalygarienne, fait Reymo.
– Oui. Major Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, se présente-t-elle.
– Enchanté, répond Reymo, alors que Mira se contente d’un signe de la tête.
– Commandant, enfin David, vous avez une raison particulière pour avoir amener cette personne jusqu’à notre abri ? demande Mira.
– Ne vous inquiétez pas mes amis, le Major Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or est quelqu’un de tout à fait fiable. C’est le prochain Commandant en Chef de l’armée Dalygarienne. Vous pouvez lui faire confiance autant qu’à moi. Je lui ai demandé de m’accompagner pour une enquête. Sur Terre. J’ai pensé que nous pouvions vous emprunter des morpheurs, mais nous aimerions aussi pouvoir parler.
– Ce sera sans doute possible pour vous David, mais pas pour elle. Nous pouvons tenter de révéler votre voix, celle de votre corps humain, mais pas en affecter une, répond Reymo.
Ce à quoi Mira ajoute :
– Mais comme vous n’êtes pas dans votre propre corps, on va devoir faire une connexion avec lui. On va voir si on y arrive avec un de nos implants de pilotage. On s’en sert pour connecter les ondes cérébrales sur des unités mobiles d’exploration, des sortes de petites sphères volantes qui nous permettent de…
– … recueillir des informations très discrètement, complète le Commandant. J’en ai entendu parlé. Faisons un test, continue-t-il.
– On n’a pas les implants sur place. Je vais aller en chercher, répond Reymo.
– En attendant, je vous mets les deux mêmes visages que la dernière fois…
– C’est vous qui voyez Mira.
Et Mira entame la procédure d’affectation des apparences au deux bracelets et en donne un à chacun des deux Dalygariens.
– Il vaut mieux retirer le révélateur, conseille Mira au Major. Pour apparaître sous votre nouvelle forme, appuyez sur la pierre de couleur. Pour retrouver votre forme initiale, appuyez une autre fois sur la même pierre. Vous voyez, c’est simple.
– En effet, dit le Major.
Elle et le Commandant appuient sur leur bracelet pour prendre forme humaine.
– Vous allez enquêter sur la Terre ? demande Mira.
– Oui, je veux savoir pourquoi les presque-humains ont du attendre si longtemps pour qu’on examine leur requête de devenir entièrement humain. Qu’est-ce qui a fait que rien ne s’est passé plus tôt.
– C’est une enquête personnelle alors ?
– Oui.
– Qui est au courant ?
– Élisa, mon père et vous maintenant.
– D’accord. Soyez prudent, dit Mira.
– Nous le serons, intervient Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or.
Reymo ne tarde pas à revenir avec un injecteur.
– David, approchez, dit-il.
Et il lui injecte l’implant dans le cou.
– Nous allons tenter la connexion avec votre corps resté sur Terre. Dès que ce sera fait, votre voix sera celle de votre version humaine, dit Mira.
Comme à son habitude, elle applique ses doigts sur un déclencheur invisible, et une console de commande apparaît devant elle. Les mains de Mira glissent sur la console pendant qu’elle procède au paramétrage.
– Ouh, ce n’est pas sans effet, s’exclame le Commandant.
– Un vertige ? demande Mira.
– Oui, répond il.
– C’est bon signe. Ça veut dire que la connexion a commencé. Dites quelques mots…
– Si je peux disposer d’une voix humaine, je pourrais directement interroger les humains.
Si le début de la phrase a été prononcé avec la voix du corps Dalygarien, la fin est très nettement prononcée par le Terrien David Cristal.
– Ça fonctionne dit-il ravi.
– Penses-tu qu’il soit nécessaire que je vienne toujours avec toi, maintenant que tu as la possibilité d’interroger directement les gens ? demande le Major.
Le Commandant réfléchit longuement avant de répondre.
– Allons rencontrer quelqu’un d’abord, et ensuite nous nous séparerons. Tu es un excellent observateur et tu pourras rassembler des informations utiles.
– C’est comme tu veux. Où allons nous ?
– Je ne sais pas exactement. C’est quelqu’un d’autre qui va en décider, répond le Commandant.
– Oh, de l’improvisation. C’est humain ça, non ?
– Oui.
– Ça me plait, répond Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, enthousiaste.
– Alors on y va. A trois : un, deux, trois.
Et les deux Dalygariens disparaissent de l’abri. Ils se re-matérialisent sous leur forme humaine devant Nelly.
– Raymond, Moira, je vous attendais.
Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or qui a l’habitude de ce type de mission ne cille pas, laissant le Commandant diriger les opérations.
– Bonjour Nelly. Vous nous attendiez ?
– Oui, c’est bien vous que j’attendais. Votre voix est effectivement plus…
– … jeune ?
– C’est exact.
– Vous connaissez ma véritable identité, n’est-ce pas ?.
– Je viens de la deviner il y a peu au laboratoire. Mais je promets que personne ici ne prononcera jamais votre vrai nom.
– Combien savent ?
– Les résultats de votre analyse moléculaire ont été envoyés aux 4 autres personnes qui travaillent sur votre corps.
– C’est le corps qui va recevoir mon esprit, le soir où je serai trop faible pour repartir sur ma planète ?
– Oui. Moira, vous ne dites rien ? Je ne vous ai jamais vu aussi calme.
– Elle a une extinction de voix.
– Une extinction ?
– Oui.
– On peut lui faire passer ça en une fraction de seconde…
– Ce ne sera pas nécessaire.
– Mais je vous assure, c’est trois fois rien.
Utilisant sa capacité de suggestion cette fois-ci, le Commandant répète :
– Ça ne sera pas nécessaire.
– Vous avez raison, répond Nelly.
– Donc vous nous attendiez ?
– Oui, le Ray qui nous rend visite depuis 4 ans maintenant m’a confié un coffret à votre attention. Il a dit que vous sauriez comment l’ouvrir et que vous trouveriez à l’intérieur toutes les réponses aux questions que vous vous posez. Je vais aller le chercher.
Le Major et le Commandant sont maintenant seuls. Le Major à voix basse dit :
– Apparemment, une autre version de toi-même fréquente ces gens.
– Et il me fait parvenir un message. Réfléchissons. Il s’agit de ma propre stratégie. Je sais forcément quand je suis arrivée ici. Il y a la date et l’heure affichée au mur, fait-il en pointant une horloge lumineuse murale. Ça fait quatre ans que je viens ici avec… Moira. Le morpheur nous permet de venir toujours avec la même apparence physique. Et sur quatre ans, il est normal de ne pas changer tant que ça. Ma voix par contre l’a marquée. Le Raymond qu’elle a rencontré récemment doit avoir une voix plus vieille que la mienne aujourd’hui.
J’ai déjà imaginé plusieurs stratégies pour venir en aide aux presque-humains et une des plus folles était de venir régulièrement, tout au long de notre vie à Élisa et moi, pour rassembler et organiser les clandestins, si cela s’avérait nécessaire. Imaginons que nous venons chaque mois de notre vie et que nous transformions cette fréquence en une visite par semaine à partir d’une date donnée ici, à cette époque.
– Ainsi, ta voix changerait graduellement, ce qui passerait complètement inaperçu. Mais si une version plus jeune, celle d’aujourd’hui succède sur un laps de temps court à une version plus âgée, alors, ça se remarque, continue toujours le Major en chuchotant.
– Je pense que c’est cette stratégie que j’ai mis en place. Et j’ai décidé de me faire gagner du temps. Je sais ce qu’il y a dans le coffret.
– Toutes les réponses à tes questions.
– Exactement. Le Raymond du futur sait parfaitement quelles données me manquent. Il a pu les rassembler en toute discrétion tout au long de sa vie. Notre enquête est terminée « Moira ».
– Ça a été rapide finalement, moi qui m’attendait à quelque chose de fastidieux, dit le Major.
– Vous n’avez pas d’extinction de voix et nous n’êtes pas Moira, fait Nelly, revenue sans qu’ils s’en aperçoivent.
– Elle a une extinction de voix et c’est Moira, lui répond le Commandant.
– Bien sûr que c’est Moira et qu’elle a une extinction de voix répète Nelly. Voici le coffret.
Le Major hausse les sourcils. Deux fois que le Commandant provoque un revirement chez Nelly, ce n’est pas un hasard. Le Commandant ressent le trouble chez sa partenaire du moment.
– On s’en va, tu me suis, lui dit-il. Au revoir Nelly.
Et il place le coffret tout contre son corps en croisant les bras dessus.
– A trois : un, deux, trois.
– Au revoir, crie Nelly alors qu’ils se dématérialisent.
Dans l’abri, Mira et Reymo sont toujours là.
– Ça n’a pas duré ou vous êtes revenu au plus prêt de votre départ, demande Mira.
– Les deux, répond le Commandant.
– J’ai une question, dit le Major. Les revirements de Nelly, tu peux m’expliquer ? C’est arrivé deux fois. Il a suffit que tu dises quelques mots et c’est comme si tu l’avais hypnotisée.
– Oh, c’est le pouvoir de suggestion. Vous l’avez Commandant ? s’étonne Mira
– Oui, c’est une des capacités Frigellyennes que j’ai développé.
– Une capacité Frigellyenne ?
– Oui, tout comme Élisa j’ai quelques gènes ancestraux Frigellyens. C’est une longue histoire. Mais le résultat est que j’ai développé quelques capacités. Élisa dit que c’est mon habitude de donner des ordres et être obéit qui m’a prédisposé à avoir cette aptitude-là, alors qu’elle en a développé d’autres…
– Elle est sans doute dans le vrai, répond Reymo.
Montrant le coffret, en l’élevant au niveau de sa poitrine, le Commandant annonce non sans satisfaction :
– J’ai sans aucun doute un rapport complet sur l’enquête que je devais mener.
– Il n’y a apparemment pas de serrure, remarque Reymo.
– Je sais à qui demander pour l’ouvrir, répond le Commandant. Il trône une version plus récente de ce coffret dans le salon de Paul et Sylvestre à notre époque.
– Décidemment, ces deux-là n’ont pas fini de nous étonner, lâche Mira.
– On doit rentrer chez nous, dit le Commandant.
Lui et le Major appuient à nouveau sur les bracelets pour reprendre leur forme initiale.
– Gardez les morpheurs, dit Mira, j’ai l’intuition qu’ils vous servirons à nouveau dans le futur…
– Vous êtes sûrs ?
– Certains, répondent en cœurs Mira et Reymo.
– A une prochaine fois alors, fait le Commandant.
– Hep, hep, hep, intervient Mira. Vous n’allez pas rentrer sur Dalygaran avec votre voix humaine associée au corps de voyage Dalygarien. Permettez que je vous déconnecte David.
Toujours avec les mêmes gestes, Mira fait apparaître la console, et après quelques mouvements des mains sur l’écran, le Commandant ressent le même vertige.
– Parlez maintenant.
– Oh je pense avoir ressentit la déconnexion.
C’est bien à nouveau la voix du corps Dalygarien qui se fait entendre.
– Vous pouvez partir maintenant, fait Mira.
-Tu me suis ? A trois : un, deux, trois.
Le Commandant et le Major se re-matérialisent au centre de voyage, faisant sursauter une fois de plus Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– J’étais revenu déposer les pilules d’extraction dans ce petit tiroir, leur dit-il. Je ne pensais pas vous voir de si tôt. Vous n’êtes partis que depuis un centième…
– Je vais prendre la mienne maintenant, annonce le Major.
– Positionnez vous là où j’avais déposé votre corps de voyage, indique Etoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers. David, quand tu seras prêt à partir, tu feras pareil… Euh, c’est quoi cette boite ?
– Des réponses du futur, mais je ne peux l’ouvrir tout de suite…
– Tu pars bientôt ?
– Je dois repasser voir Père d’abord.
– Je m’en doutais un peu. Tu n’auras pas besoin de m’attendre pour partir, la pilule reste dans ce tiroir. C’est ce que je ferai désormais.
– Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or, c’était un réel plaisir de te revoir.
– Un plaisir partagé Cristal de Lune. Vraiment. Et je ne parle même pas d’avoir eu l’opportunité d’essayer cette merveille… Bien, je sors de là et je m’occupe de mon transfert ici.
– Vous acceptez alors, dit Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers. Il va vous falloir un corps de voyage attitré.
Tout Nouveau Rayon de l’Anneau d’Or éclate de rire.
– Vous croyez ?
– Le Grand Conseil a décidé la création prochaine de deux autres corps, un masculin, un féminin. L’objectif est de disposer d’une flotte de 10 voyageurs d’ici 2 anneaux d’Or, indique Etoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– Tu devras choisir ceux qui occuperont ces corps, Tout Premier Rayon de l’Anneau d’Or. Ça va être de ta responsabilité désormais, dit le Commandant.
– En attendant, j’ai de la paperasse à faire. Je réintègre le mien.
Dès qu’elle ouvre les yeux dans son propre corps, elle se lève, doucement et sourit tour à tour aux deux hommes, leur lançant un : « à la prochaine», tout en se dirigeant vers le transporteur laissé par le Commandant.
Lorsque le transporteur a disparu, le Commandant dit à son ami :
– Tu verras, ce sera un excellent Commandant.
– Pour moi ce qui importe c’est qu’elle soit un bon pilote, répond Étoile Scintillant dans l’Immensité de l’Univers.
– Elle apprend vite.
– J’ai vu ça…
– Mon ami, j’ai hâte de retrouver Élisa, aussi, je m’en vais voir mon Père tout de suite, et je viendrais rendre le corps dès que j’en aurai fini avec lui. Il est fort possible que je revienne très bientôt avec Élisa, juste pour vous voir tous, sans mission particulière cette fois.
– Fleur Parfumée de la Plaine d’Isadora sera ravie de vous revoir tous les deux.
– Nous serons ravis également, et nous pourrons profiter un peu de notre filleule.
– Elle grandit à vue d’œil.
– J’ai hâte de voir ça. Bien mon ami, je te laisse. A une prochaine fois.
– A une prochaine fois David.
Après avoir rendu visite à son père et lui avoir fait la promesse de revenir bientôt avec Élisa, le Commandant revient en salle de désembarquement, où il a laissé la boîte. Il se dépêche d’aller sur Terre pour la déposer dans la salle où se trouve son corps et remarque Élisa à ses cotés. Il reconnaît l’immobilité rigide du voyageur et se demande bien où elle a du partir. Il repart rapidement sur Dalygaran pour prendre sa pilule d’extraction. Quand il ouvre ses yeux chez les deux Martins, il se lève doucement. Il embrasse Élisa sur le front et entendant du bruit, s’en va voir qui est dans le salon, en prenant la boîte avec lui.
Lorsqu’il l’aperçoit Paul émet un sifflement.
– Vous savez comment on ouvre ça ? demande le Commandant.
– Il faut que j’aille chercher Sylvestre. Il est dans son atelier… avec Lucia.
– Je vous attends-là.
Lorsque Sylvestre arrive, lui aussi émet un sifflement à la vue du coffret.
– Le modèle est unique et de ma conception, annonce Sylvestre. Je l’ai créé il y a peine un an… Mais là, il a l’air d’avoir rudement vieilli…
– Sylvestre, comment l’ouvre-t-on ?
Pour toute réponse, Paul et Sylvestre s’approchent du Commandant, et Sylvestre tend les mains pour qu’il lui donne le coffret. Puis il le tient par une main et Paul positionne une de siennes sur le coffret à l’opposé de celle de Sylvestre.
– Ma main droite, sa main gauche, sur le coffre est la seule chose qui peut l’ouvrir, explique Sylvestre.
En effet, chacun peu entendre un déclic. Sylvestre rend le coffret au Commandant qui y trouve son alerteur, une petit plaque de 10 cm de long sur 2 cm de large qui réagit à ses doigts et sur laquelle il voit défiler en caractère Dalygarien :
« Organise les clandestins, comme tu l’as imaginé dans ton scénario le plus fou. Construit leur un réseau. C’est ce qu’ils ne savent pas faire.»
Le Commandant éclate de rire.
– J’aurai du m’en douter. Je suis toujours très prudent lorsqu’il s’agit du futur.
Lucia, revenue avec Sylvestre et restée silencieuse jusque là demande :
– Que se passe-t-il ?
– Je viens de recevoir un message du futur, répond le Commandant.
– Et il ne peut pas en parler, n’est-ce pas ? complète Paul.
– Non, je ne peux en parler qu’à Élisa. Ça nous concerne tous les deux. Vous savez où elle est partie ?
– Chercher le visage de mon père biologique pour me le dessiner…
Devant le haussement de sourcil du Commandant, Lucia se met à raconter son aventure de la journée.
– Je… Je suis désolée. Je n’aurai pas du lui demander ça, finit-elle par dire.
Le Commandant s’apprête à répondre lorsque la porte du salon s’ouvre sur Élisa brandissant un dessin.